Cela me va /pas

Ludwig Wittgenstein ou encore le philosophe de l’indice évoqua qu’au cours de ses essayages chez son tailleur lorsque ses habits se posent parfaitement bien sur son corps il haussa la tête satisfait content et murmura « ça va! » .

« Ça va » deux syllabes aussi simple et juste que ça.

Quant à moi les abricots me vont , la vanille me va , les crépuscules , la peinture , le sublime kantien et la nostalgie baudelairienne , Jeux d’enfants , la musique techno down tempo , les fleurs de mal , Cioran , Rimbaud , Bukowski et les toiles de Klimt , Julia Roberts dans Eat , pray , love , la cuisine pourrie de ma mère , la tendresse de ma grand mère , mes cheveux courts et mes relations à court terme , le langage humain , les lapins , mon esprit cartésien , mes sourires au vent ..tout cela -et encore -tout cela me va.

C’est beau et bien , c’est onirique et céleste des fois , c’est simplement complexe et complexement simple tout cela et au-delà me comble..

Aristote disait que l’art n’est pas la représentation de la belle chose mais plutôt la belle représentation de la chose , laide qu’elle soit , ça m’a marqué , suivant cette logique esthétique mon coeur est donc un chef d’oeuvre , n’est ce pas?

Tous ces artistes qui forgent et abolissent , qui soulignent et dérapent , ces militants qui ne cessent de lutter et d’embellir les nuances de cette plaine , d’arranger ses coins , de réarranger les miens , moi , une créature frêle , impuissante mortelle et désespérée assoiffée jamais satisfaite , une ingrate éternelle , acharnée , accablée avec de beaux gènes et une faculté bien décente dotée d’une pureté impure et un coeur violé harcelé tabassé dégradé , regard fané , innocence étranglée désormais Inapte , une paralysée.

Je me noie et avec chaque gorgée je sens les fibres de mon coeur se gonflent jusqu’à s’exploser ,un spectacle plus gaure que celui de Tarantino !

Une métamorphose rocambolesque , convulsive.

Je le maudis , je le maudis tant et je les maudis toutes , elles et leurs regards vicieux et touchées rigides brûlantes

J’ai mal partout et j’ai le coeur courbaturé et mourant.

Je vous déteste que vous engloutissez , je vous déteste pour tout ce que vous m’aviez fait et pour tout ce que vous ne m‘aviez pas fait , je déteste votre lâcheté vos manières incongrues vos promesses à la con , vos amours humés ..

Cela ne me va pas.